OPINION MÉDIAS

Quand les médias font la pluie et le beau temps

Mettre l’accent sur de possibles précipitations et sur l’offre à l’extérieur du Québec ne tient pas compte de l’impact néfaste sur l’industrie touristique

Nous sommes interpellés par la grande place accordée à la météo dans les médias.

On observe une tendance médiatique de plus en plus lourde à propager une perception défavorable de vacances au Québec par la dramatisation des probabilités météorologiques. Cette approche nous inquiète pour l’avenir de l’industrie touristique québécoise.

Il nous apparaît inadmissible d’inciter les Québécois à « fuir le Québec », comme on a pu le lire récemment dans les médias, et ce, sur la seule base de prévisions à long terme.

L’intérêt pour la population et l’objectif recherché en véhiculant une information négative et sans nuances nous échappe. La météo est sans contredit un facteur avec lequel doit composer l’industrie touristique. Ici comme ailleurs.

Les choix éditoriaux de mettre l’accent sur de possibles précipitations et sur l’offre à l’extérieur du Québec ne tiennent nullement compte de l’impact néfaste sur l’industrie touristique québécoise, pourtant cruciale pour l’emploi dans plusieurs régions et pour l’économie globale de la province. Le tourisme au Québec est l’affaire de quelque 32 000 entreprises dont une majorité de PME. L’industrie génère près de 350 000 emplois. Encourager les Québécois à déserter la province a des répercussions sur la rentabilité de nombreuses entreprises touristiques et leur capacité à maintenir des emplois-clés pour la vitalité des communautés.

Augmentation du prix de l’essence, fluctuations du taux de change, concurrence féroce ou encore situation économique défavorable : voilà des facteurs ayant une incidence sur le tourisme partout dans le monde. Mais l’industrie est résiliente. Le ministère du Tourisme, les associations touristiques régionales et sectorielles et les entreprises touristiques investissent d’importantes sommes pour promouvoir le produit touristique québécois, souvent par l’entremise des mêmes publications qui choisissent, consciemment ou non, de contrer ces efforts en accordant une importance démesurée aux aléas de la température et à vanter les mérites d’autres destinations.

Il est indéniable que la température a un impact sur un séjour touristique. C’est entre autres une belle occasion de rappeler que l’industrie touristique québécoise offre et développe des produits et expériences de grande qualité et dont la variété ne limite pas le plaisir aux seules journées ensoleillées.

En cette période de vacances, nous espérons que les médias prendront la pleine mesure de leur pouvoir d’influence avant de consacrer temps et espace à créer un climat morose pour le tourisme québécois.

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